Dans tous les pays de l’OCDE et pays partenaires, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L’écart était en moyenne de 5.3 ans dans les pays de l’OCDE en 2017 – l’espérance de vie féminine à la naissance était de 83.4 ans, celle des hommes de 78.1 ans (). Il s’est toutefois resserré d’un an depuis 2000, en raison de gains d’espérance de vie masculine plus rapides dans la plupart des pays.
Chaque nouvelle publication de données PISA est l’occasion pour des chercheurs du monde entier de se lancer dans de nouvelles analyses afin d’apporter un nouvel éclairage sur des questions de toutes sortes. Parmi celles-ci, l’une reste pour l’instant sans réponse : comment expliquer la sous-représentation des femmes dans les professions en rapport avec les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) ? À partir des données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), Gijsbert Stoet et David Geary se sont intéressés à la nature des écarts entre les sexes dans les domaines des STIM. Ils ont analysé les données de 67 pays et économies ayant participé au cycle 2015 de l’enquête PISA, analyse que sont venus compléter des indicateurs nationaux d’égalité entre les sexes (indice global d’égalité entre les sexes) et le pourcentage de femmes diplômées en STIM. Et leurs travaux se sont avérés des plus fructueux…
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, près d’un élève sur quatre – garçons et filles confondus – envisage d’exercer une profession nécessitant de suivre une formation plus poussée en sciences après la scolarité obligatoire.
Ce numéro de PISA à la loupe examine les différents types de carrières scientifiques envisagées par les jeunes de quinze ans.
L’expression « violences à l’encontre des femmes » recouvre toutes les formes de violence exercées sur des femmes parce qu’elles sont des femmes : violences physiques, violences et agressions sexuelles, violence psychologique, violence économique, et intimidation. D’autres formes de violence à l’encontre des femmes sont le harcèlement, le viol et d’autres sortes d’agressions, le mariage précoce, la traite d’êtres humains, la mutilation génitale féminine, l’absence de droits génésiques, les normes sociales qui dévalorisent les femmes, et les lois discriminatoires qui les privent de leurs droits.
Le renforcement du pouvoir économique des femmes, soutenu par une bonne gouvernance d’entreprise, est un enjeu essentiel de la politique publique qui soutient la croissance économique et la compétitivité. Ce chapitre fait le point sur les progrès accomplis, recense les défis à relever et propose des solutions pour améliorer la parité femmes-hommes au sein des entreprises de la région MENA, conformément à la Recommandation de 2013 de l’OCDE sur l’égalité hommes-femmes et aux Principes de gouvernance d’entreprise du G20 et de l’OCDE de 2015. Il explique pourquoi il est important pour la région de parvenir à une meilleure représentation des femmes dans les organes directeurs des entreprises, soulignant son impact positif sur les résultats des entreprises, et montre que des données de meilleure qualité sont nécessaires pour étayer les décisions des pouvoirs publics. Il analyse ensuite les obstacles qui freinent l’accès des femmes aux postes de direction dans les entreprises de la région MENA et présente des exemples de bonnes pratiques observées dans les économies de l’OCDE et de la région MENA. Pour conclure, il propose un ensemble d’options pour l’orientation des politiques. Les analyses reposent sur les informations librement accessibles, les réponses à des questionnaires d’enquête et les apports des praticiens de la région.
Les femmes contribuent largement à l’économie alimentaire de l’Afrique de l’Ouest, perpétuant une longue tradition de commerce et participant aux échanges frontaliers et au rayonnement régional. Ces activités se heurtent à de nombreux obstacles mais présentent de fortes opportunités, que le rapport souligne par une analyse relationnelle et spatiale inédite des réseaux sociaux. Celle-ci est conduite au niveau de la filière du riz dans la zone du Dendi (Bénin, Niger et Nigéria) et des réseaux de gouvernance régionaux promouvant l’entrepreneuriat féminin. Le rapport confirme l’effet attracteur du Nigéria porté par sa démographie et son urbanisation croissante. Il propose le développement de politiques publiques innovantes fondées sur le renforcement du capital social féminin et des options politiques pour une meilleure intégration des diverses initiatives entreprises par les États, les organisations internationales et non gouvernementales en matière d’autonomisation et de renforcement de la résilience des femmes.
Ce chapitre commence par décrire la vie active des femmes, notamment ce qui la distingue de celle des hommes et l’influence de ces différences sur leur revenu du travail tout au long du cycle de vie. Il analyse ensuite les raisons de nature à expliquer ces différences de trajectoire professionnelle, mettant en lumière des moments charnières de la vie professionnelle des femmes susceptibles de les pénaliser sur ce plan et étudiant le rôle de la mobilité professionnelle, de la naissance des enfants et du travail à temps partiel. Il propose en outre un cadre susceptible d’aider les pouvoirs publics à identifier les causes d’inégalité propres à leur pays pour pouvoir ensuite relever le défi complexe et composite que constitue l’inégalité entre femmes et hommes sur le marché du travail. Enfin, il formule des recommandations que pourraient suivre les pouvoirs publics pour remédier à ces causes d’inégalité spécifiques à chaque pays et continuer de faire progresser la situation des femmes sur le marché du travail.
Le Chapitre 2 examine la façon dont le genre détermine les moyens de subsistance et induit des inégalités limitant l’accès et la participation des femmes ouestafricaines aux marchés. Il analyse tout d’abord la reproduction des inégalités de genre à trois échelles différentes : individuelle, familiale et communautaire. Un examen de la littérature montre que les normes et attentes sociales qui proscrivent certains comportements et choix chez les femmes ont une incidence majeure sur le système alimentaire reliant la production, la transformation, la distribution, la consommation et la nutrition en Afrique de l’Ouest. Le Chapitre montre en outre que les inégalités de genre proviennent de différentes institutions qui animent et réglementent les marchés de la région, notamment le droit formel et coutumier, les réglementations sur le financement, le crédit et l’épargne, et les politiques relatives aux marchés et activités commerciales.
Le Chapitre 1 souligne la contribution cruciale des femmes ouest-africaines à l’économie alimentaire et commerciale de la région. Il montre que ces activités se heurtent à de nombreux obstacles socio-économiques et institutionnels qui limitent la participation des femmes aux échanges commerciaux. L’analyse de ces inégalités de genre s’appuie sur une approche relationnelle qui cartographie les relations effectivement entretenues entre acteurs économiques et politiques au sein de leurs réseaux sociaux. Une première enquête portant sur la chaîne de valeur du riz entre le Bénin, le Niger et le Nigéria identifie les freins qui limitent les activités féminines dans le domaine de la production et de la commercialisation. Une seconde enquête régionale portant sur les réseaux de gouvernance souligne les blocages éventuels qui freinent les politiques publiques destinées à favoriser l’activité économique féminine dans la région.
Le Chapitre 5 cartographie les réseaux de gouvernance des acteurs impliqués dans la promotion des activités économiques féminines en Afrique de l’Ouest. Il identifie qui sont les acteurs les plus centraux, comment ils sont reliés les uns aux autres et quelles sont leurs contraintes structurelles. Une analyse des partenariats entretenus entre organisations montre tout d’abord que les organisations internationales et certains pays ouest-africains et européens jouent un rôle central dans le réseau de gouvernance du genre. Une synthèse des programmes, des priorités et des partenariats de neuf organisations parmi la centaine impliquée dans ce champ de gouvernance illustre ensuite la diversité des initiatives destinées à promouvoir la place des femmes dans l’économie productive et marchande en Afrique de l’Ouest. Enfin, une analyse des relations entretenues entre individus au sein de ces organisations suggère que le champ de la promotion économique féminine demeure fragmenté. Près d’un acteur sur quatre est déconnecté de la composante principale du réseau. Cette fragmentation ainsi que l’absence de grands intermédiaires dans le réseau ne sont guère susceptibles d’encourager la coordination des politiques de développement destinées aux femmes entrepreneurs dans la région.
Une analyse comparative des résultats des femmes et des hommes immigrés – mais aussi de ceux des immigrés et des personnes nées dans le pays – permet de mieux comprendre les enjeux de l’intégration et de promouvoir des solutions adaptées. Selon le vécu des immigrés, qui est souvent différent selon le sexe, l’interaction avec la société d’accueil ne sera pas la même, ce qui aura un impact sur les résultats en termes d’intégration. De plus, les femmes immigrées ont moins de chances d’être entrées au motif du travail. En effet, elles quittent plus souvent que les hommes leur pays au titre des migrations familiales, ce qui renforce les inégalités entre les sexes sur les plans de l’emploi et de la situation sociale.Mais des disparités entre les sexes existent aussi parmi les personnes nées dans le pays. En conséquence, les différences de situation entre les femmes et les hommes immigrés n’indiquent pas nécessairement une intégration plus ou moins réussie, mais elles peuvent aussi être l’expression de préjugés sexistes persistants sur le marché du travail du pays d’accueil et dans la société elle-même, ou encore refléter des choix différents selon le sexe. Le présent chapitre examine les indicateurs clés de l’intégration pour évaluer les différences de résultats entre les femmes et les hommes. Il commence par une vue d’ensemble de la population féminine immigrée (indicateur ) et par une comparaison des niveaux d’études (indicateur ). Il s’intéresse ensuite aux différences de situation sur le marché du travail : taux d’emploi, de participation et de chômage (indicateurs et ), puis aux niveaux d’inactivité subie (indicateur ). Il analyse dans la section qui suit les caractéristiques des emplois occupés par les immigrés, en étudiant d’abord les heures de travail et en particulier le travail à temps partiel – une problématique spécifiquement féminine dans de nombreux pays (indicateur ) – et par la suite le niveau de qualification de ces emplois (indicateur ). Le chapitre examine en outre dans quelle mesure les diplômes et le niveau d’éducation correspondent au niveau de qualification des emplois occupés (indicateur ). La dernière section dépasse le milieu du travail pour étudier les expériences de discrimination vécues par les femmes et les hommes sur la base de leur nationalité, de leur origine ethnique ou de leur « race » (indicateur ).
L’engagement du Canada en faveur de l’égalité des sexes existe de longue date et la création d’une société véritablement inclusive fait l’objet d’un programme de plus en plus ambitieux. Notamment, ces dernières années, le gouvernement du Canada a renforcé le cadre de gouvernance fédéral en matière d’égalité des sexes, mettant en place des institutions, des politiques, des outils et des structures de responsabilité. L’examen des politiques d’égalité des sexes au Canada réalisé par l’OCDE formule des recommandations relatives à la poursuite du développement de ce cadre de gouvernance. Il recense également les progrès réalisés par le Canada en matière de budgétisation liée au genre et formule d’autres recommandations pour la mise en œuvre d’une approche plus globale, systématique et durable.
L’objet du présent chapitre est de décrire l’architecture institutionnelle dont le Canada s’est doté pour intégrer la dimension femmes-hommes dans l’administration canadienne. Sont décrits à cet effet les rôles et responsabilités assumés par Condition féminine Canada (CFC), le centre de gouvernement, les ministères fédéraux et Statistique Canada dans la réalisation de l’analyse comparative entre les sexes « plus » (ACS+) et dans l’exécution des engagements budgétaires en faveur de l’égalité des sexes. À cela s’ajoutent les structures de coordination horizontale, comme le Comité du Cabinet chargé de la diversité et de l’inclusion, ainsi que les modalités de la collaboration existant entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires. Largement conforme aux dispositions de la Recommandation de 2015, l’architecture institutionnelle canadienne constitue un exemple de meilleure pratique internationale. Pour asseoir davantage CFC au rang de champion institutionnel, il pourrait être envisagé de moderniser son mandat en y incluant la problématique femmes-hommes dans sa globalité ainsi que les dimensions connexes de l’égalité et de l’inclusion. Le renforcement de la fonction d’examen critique remplie par le centre de gouvernement rendrait plus efficaces le contrôle qualité et l’évaluation de l’impact de l’ACS+ et de l’analyse budgétaire par sexe.
Ce chapitre décrit la situation du Canada par rapport aux autres pays de l’OCDE s’agissant des principaux indicateurs internationaux relatifs à l’égalité entre les femmes et les hommes, et présente le contexte historique dans lequel s’inscrit l’action gouvernementale en faveur de cet objectif. Il rend compte aussi de la volonté politique qui s’exprime actuellement de mettre en œuvre un « programme d’action féministe » au Canada, et examine dans quelle mesure celle-ci incite l’administration fédérale à accélérer la concrétisation des initiatives visant à promouvoir l’égalité entre les sexes. Enfin, il explique quel rôle les stratégies pangouvernementales en faveur de l’égalité des sexes peuvent jouer au niveau fédéral et aux échelons infranationaux en prenant appui sur le Cadre des résultats relatifs aux sexes récemment mis en place.
Ce chapitre examine l’outil d’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) et sa mise en œuvre au Canada, et formule des recommandations afin d’en optimiser le potentiel à l’appui de l’amélioration de l’égalité des sexes par le biais de l’action gouvernementale. On y étudie également dans quelle mesure le cadre de performances et de résultats facilite la réalisation et le suivi des progrès en termes d’égalité des sexes. Le gouvernement du Canada travaille en ce sens et a créé récemment le Comité du Cabinet chargé du programme gouvernemental, des résultats et des communications, et mis sur pied, pour l’appuyer, une Unité des résultats et de la livraison au sein du Bureau du Conseil privé (BCP). La mise au point du Cadre des résultats relatifs aux sexes au titre du budget de 2018 constitue par ailleurs un jalon important. Les prochaines étapes devraient être axées sur le renforcement des liens à la fois en amont, avec des objectifs spécifiques énoncés dans une stratégie pour l’égalité des sexes au Canada, et en aval, avec les cadres de résultats et d’exécution ministériels.
À l’instar du marché du travail, certains domaines d’études présentent de forts déséquilibres entre les sexes. La plupart des diplômés à l’issue d’une formation dans le domaine de l’éducation sont des femmes, tandis que c’est l’inverse qui s’observe dans les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction. Dans tous les domaines d’études dont les données sont disponibles, les hommes ont un taux d’emploi supérieur à celui des femmes, avec un écart plus marqué dans ceux à prédominance masculine tels que les STIM. Il est nécessaire de mieux comprendre les préférences des garçons et des filles pour les différents domaines d’études, car leurs compétences ne permettent pas d’expliquer à elles seules leurs choix: malgré l’obtention de scores similaires à ceux des garçons à l’évaluation PISA de sciences, les filles restent en retrait dans les domaines scientifiques.
Au Canada, l’inclusion économique des femmes, des jeunes et des personnes âgées se heurte à des obstacles, et leur participation au marché du travail pourrait être considérablement améliorée. La réduction des inégalités femmes‑hommes face à l’emploi stagne depuis 2009 et les femmes, notamment les mères, continuent de gagner sensiblement moins que les hommes, en partie à cause de l’importante disparité du partage des responsabilités non rémunérées relatives à la garde d’enfants. Ailleurs que dans la province du Québec, les montants de l’aide publique à la garde d’enfants, faibles quoi qu’en hausse, devraient être nettement augmentés, et il conviendrait aussi que soient développés les congés parentaux des pères, actuellement peu utilisés. Il faudrait en outre donner la priorité au développement des compétences pour endiguer le déclin des qualifications observé chez les jeunes et mettre fin à l’atonie de la croissance des salaires parmi les hommes jeunes ayant un faible niveau d’éducation. Il faut aussi regrouper les informations sur le marché de l’emploi, actuellement dispersées, pour répondre au déséquilibre entre l’offre et la demande de compétences et aux désavantages salariaux qui en découlent. Il faut réagir à l’augmentation de la pauvreté chez les personnes âgées en relevant progressivement le montant des pensions de base. Lier l’évolution de l’âge de l’ouverture des droits à la retraite publique à celle de l’espérance de vie favoriserait la croissance en développant l’emploi des Canadiens du troisième âge qui souhaitent continuer à travailler et ont la possibilité de le faire. Pour ces trois groupes, une hausse soigneusement ciblée des prestations liées au travail et des dépenses consacrées à des mesures actives du marché du travail est susceptible d’accroître l’emploi.
Les Objectifs de développement durable (ODD) relancent les efforts déployés pour mettre en place des politiques en faveur de la parité à l’échelle mondiale. En effet, l’ODD nº 5 est consacré à l’égalité entre les femmes et les hommes et vise à « parvenir à l’égalité des sexes et [à] autonomiser toutes les femmes et les filles ». Les cibles détaillées de cet objectif se rapportent à diverses problématiques, comme la discrimination à l’égard des femmes, la violence faite aux femmes, la santé procréative, les droits relatifs à la propriété et les technologies. Les progrès accomplis à travers le monde pour atteindre ces cibles sont contrastés. Malgré des avancées importantes en ce qui concerne, par exemple, la fréquentation de l’école primaire par les filles, l’égalité hommes-femmes dans beaucoup d’autres domaines reste un objectif lointain dans le monde en développement.
Historiquement, dans les pays de l’OCDE, la profession enseignante a toujours été à large dominante féminine. Le pourcentage de femmes dans le corps enseignant a augmenté ces dix dernières années, atteignant 68 % en 2014, tous niveaux d’enseignement confondus. Le déséquilibre entre les sexes diminue progressivement avec l’élévation du niveau d’enseignement, les femmes représentant 97 % du corps enseignant dans le préprimaire, contre 43 % dans l’enseignement tertiaire. Entre 2005 et 2014, l’écart entre les sexes s’est creusé dans l’enseignement primaire et secondaire, mais s’est réduit dans l’enseignement tertiaire. Les hommes enseignant dans le primaire gagnent 71 % des revenus d’autres actifs occupés du même sexe diplômés de l’enseignement tertiaire ; ce pourcentage des revenus de référence passe à 81 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En revanche, quel que soit le niveau auquel elles enseignent, les femmes gagnent au moins 90 % des revenus d’autres actives occupées diplômées de l’enseignement tertiaire. L’ampleur de cette différence de revenus relatifs peut contribuer à rendre la profession enseignante plus attrayante aux yeux des femmes. C’est dans la nouvelle génération d’enseignants (âgés de moins de 30 ans) que le pourcentage de femmes est le plus élevé, ce qui suscite des inquiétudes concernant l’accentuation des déséquilibres entre les sexes au fil du temps – en particulier aux niveaux inférieurs d’enseignement, où les femmes sont largement majoritaires dans le corps enseignant.